Les 20 sites de l’appel à projet concernaient les sous-sols de la capitale : parkings, tunnel, stations de métro désaffectées... Des usages inattendus comme une ferme à insectes comestibles, un ensemble dédié aux sportifs handicapés, une station de métro abandonnée transformée en restaurant, de l’hébergement pour personnes précaires … Concernant pour tout ou partie des sous-sols inoccupés de la capitale, cette seconde édition intervient quelques années après la première édition de cet appel à projet urbain innovant, qui avait été le premier du genre en France : un dispositif que le Réseau Scet a présenté et décortiqué lors d’une Conférence et débats dès 2015, et lors de différentes rencontres depuis.
Pour Réinventer Paris 2, la SCET, mandataire d’un groupement avec Egis, Ouishare et Urbanova, a accompagné la ville de Paris et ses partenaires, dans une cadre d’une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) pour le pilotage de l’appel à projet et l’analyse des candidatures, puis des projets. Ainsi, après une première sélection de 91 équipes (après plus de 200 manifestations d’intérêt déposées) en mars 2018, et quelques sites écartés car nécessitant des changements de réglementation en matière d’incendie ou de PLU, 20 projets sont au final sélectionnés. La majorité de ces projets sont à dominante culturelle, sportive, évènementielle, productive, et de services.
Emblématique de cet appel à projet, « Aerogart » réinvestit, dans un très beau projet conçu par les architectes Dominique Perrault et Pierre-Antoine Galtier, les sous-sols et la gare des Invalides, vestige de l’exposition universelle de 1900 pour accueillir un centre dédié à l’art et à l’artisanat français, complété d’un musée pour les enfants et d’une halle alimentaire.
Autre exemple proposant un usage inattendu, « Le Chai subaquatique » qui investit au bord de l’eau les réservoirs de Passy, un projet de vinification sous-marine, mais aussi une fosse de plongée et une halle alimentaire, porté par la start-up basque Winereef.
Quelques projets, qui intégraient au-delà des sous-sols du bâti existant, proposent aussi du logement ou de l’hébergement.
C’est le cas du « Passage partagé », un projet de 18.000 m2 dont un tiers en sous-sol, qui prévoit dans le 11e arrondissement la reconversion d’un garage Renault en immeuble de logements sociaux mais aussi en un mur d’escalade, de l’agriculture urbaine, de l’artisanat.
Citons aussi, dans cette catégorie, la reconversion de l’ancien musée de la Libération, dans le 15e arrondissement : le projet « Oasis » porté par REI Habitat et la SemParisSeine. Le projet prévoit de rénover et de surélever avec du bois le bâtiment « dans une approche frugale » pour héberger des « personnes précaires » (logements passerelles gérés par Solidarités nouvelles pour le logement) et des voyageurs de passage pour quelques heures, quelques semaines ou quelques mois. Sont prévus des espaces mutualisés et un tiers lieu flexible.
Autres projets associant la SemParisSeine : « La Folie Champerret », un nouvel espace logistique dans une station-service désaffectée le long du Boulevard périphérique à Porte de Champerret (17e arrondissement) ; « Terminus », un projet de restaurant et de bar, et aussi un marché, investissant les quais de l'ancienne station de métro Croix Rouge, d'où l'on pourra vivre une « expérience inédite » avec des métros passant fréquemment sans s’arrêter.
Pour en savoir plus :
- Consulter ou télécharger les visuels des 20 projets de Réinventer Paris 2
- Lien vers le site de réinventer Paris
- Lien vers le memento « « L’innovation dans la fabrique urbaine : appel à projets, appels à manifestations d’intérêt » (SCET, mai 2018)
