• Collaborateur SCET
    Caroline MARCHANDON
    Assistante de Direction - RESEAU SCET - SCET
    Collaborateur SCET
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À l’heure où ces lignes sont écrites, la France n’a pas de gouvernement, encore moins de ministre du logement. La rotation en la matière s’est accentuée ces dernières années. Mais s’il y a une constante au sein du ministère, c’est leur appel à recréer de la mobilité résidentielle. Or, la mutation a mauvaise réputation : elle est perçue comme un coût pour le bailleur, les locataires seraient difficiles à satisfaire, et le tout demande beaucoup d’énergie aux équipes de l’organisme.

 

Ainsi les demandes de mutation sont-elles structurellement moins bien satisfaites que les primo-demandes, une tendance qui s’accentue dans des proportions alarmantes depuis quelques années.

Les élus locaux sont désormais de plus en plus sensibles à la question des parcours résidentiels, et nombre d’organismes commencent à changer de regard sur la mobilité de leurs locataires. Le modèle de bourse d’échange de logements permet de répondre à ce besoin de mobilité de la part des locataires, sans grever l’activité des organismes. On vous dit tout !

Quel intérêt pour les bailleurs ?

La bourse d’échange permet de satisfaire les locataires et de gagner du temps par rapport à une mutation classique, puisque ce sont les locataires eux-mêmes qui font le rapprochement offre-demande.

Ce système est également  un levier puissant pour créer de la mobilité résidentielle. Une demande de mutation, pour être satisfaite, nécessite la libération d’un logement, et lorsqu’un logement se libère, c’est souvent au profit d’un primo-demandeur. L’échange crée ainsi des solutions de mobilité entre deux logements occupés, ce qui n’aurait pas été possible sans bourse d’échange.

La bourse d’échange permet par ailleurs de répondre aux enjeux de l’examen de l’occupation sociale. Lorsque la situation d’un locataire n’est plus en adéquation avec le logement occupé, l’orienter vers une bourse d’échange lui permet d’être acteur de sa mobilité, et qu’elle fasse sens pour lui, puisqu’il rencontre le ménage avec lequel il échange. Au sein de la bourse d’échange Echanger Habiter, 80% des échanges se font entre des logements de typologies différentes.

La gestion en flux apporte en outre la flexibilité nécessaire aux échanges de logements. Les échanges ne sont pas pris en compte dans la répartition du flux entre réservataires, ni sur le contingent bailleur, ni soustraits de l’assiette : ces mouvements sont donc neutres vis-à-vis des réservataires.

Comment fonctionne une bourse d’échange de logements ?

Les bailleurs déversent leur patrimoine dans une plateforme, qui permet de mettre en relation les locataires des différents organismes adhérents qui souhaitent échanger leur logement. Chaque locataire s’inscrit gratuitement, les caractéristiques de son logement sont automatiquement préremplies et il n’a plus qu’à renseigner ses critères de recherche. Le locataire peut alors voir les offres de logements répondant à ses critères, et dont les locataires sont intéressés par le logement qu’il occupe : cette double correspondance permet de maximiser les chances d’échange.

Les deux locataires mutuellement intéressés réalisent la visite respective de leurs logements, puis constituent leur dossier d’échange. Tout locataire voulant échanger son logement doit faire une demande de mutation, et sera présenté à une commission d’attribution. Les locataires acceptent les logements en l’état, et doivent procéder au déménagement le même jour.

Pourquoi ça fonctionne ?

Les demandeurs procèdent eux-mêmes au « rapprochement offre-demande » : par un mécanisme de location choisie réciproque, ils se positionnent eux-mêmes sur le logement qui les intéressent, procèdent aux visites, valorisent leur logement pour susciter chez d’autres locataires l’envie d’échanger. Les refus sont donc extrêmement rares.

Cela fonctionne aussi parce que le bon sens prime, et permet de dépasser certaines rigidités quant à l’adéquation entre la typologie du logement et la composition du ménage. Le cas le plus fréquent est une personne seule dans un T4, qui échange avec une famille pour aller dans un T3. Cet échange permet de libérer un T4 pour une famille : s’il est refusé, ils restent respectivement avec une sous-occupation aggravée et une suroccupation. À partir du moment où un ménage en sous-occupation échange son logement pour aller vers une typologie plus petite, cet échange doit être soutenu.

Plus il y aura de bailleurs adhérents, plus il y aura de locataires potentiellement intéressés, plus il y aura de solutions pour l’échange de logements, ce qui nécessite d’avoir une masse critique suffisante. La bourse d’échange Echanger Habiter regroupe près de 1,3 millions de logements potentiels, soit 90% du parc d’Ile-de-France.

Quelles perspectives ?

Si l’Ile-de-France est largement couverte par le dispositif, les marges de progrès sont énormes à l’échelle nationale. Le concept de bourse d’échange intéresse de plus en plus, mais les différentes plateformes ne communiquent pas entre elles, ce qui cloisonne les possibilités des locataires. C’est pourquoi nous soutenons l’initiative d’Echanger Habiter de s’ouvrir à tous les bailleurs du territoire national. Sa gouvernance a été révisée en collèges territoriaux pour que chacun ait voix au chapitre. Chaque bailleur peut se connecter à la plateforme, quelle que soit sa localisation géographique, quelle que soit l’étendue de son patrimoine, et ainsi faire bénéficier ses locataires d’une solution de mobilité éprouvée et clé en main.

Pour creuser la piste de ce système de bourse d’échange, contactez-nous, on a quelques idées à vous souffler… et en plus, on est sympa ! 😊

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Rédacteur
Olivier CARILLO
Consultant confirmé - Aatiko Conseils
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