D’une part, celle du centre médiéval à Toul - premier exemple dans le Grand Est et l’un des rares en France d’une concession confiée à une SEM dans le cadre du dispositif Action Coeur de Ville - incluant la réhabilitation d’immeubles et d’ilots dégradés de son quartier historique, bénéficiera d’une aide de l’Etat de 437 000 euro. D’autre part, pour la requalification de la ZAE du Parc de Haye, ancienne base de l’OTAN qui comprend divers travaux de démolition, dépollution et remise en état du foncier afin d’accueillir de nouvelles activités économiques, l’Etat apportera 1 440 000 €.
Pour Fabrice Chartreux, Président de la CC2T (Communauté de Communes Terres Touloises), la structure intercommunale concédante, « c’est une excellente nouvelle et une vraie bouffée d’oxygène pour cette requalification du Parc de Haye. »
La friche, ce mot qu’on lit sur les lèvres de tous les urbanistes, des partisans d’une « écologie du concret », des collectivités locales et autres aménageurs, est un espace complexe à qualifier. D’une part, c’est toujours le stigmate d’une époque révolue, qu’elle fasse référence à un passé industriel glorieux, à la présence regrettée d’un régiment, à un espace commercial autrefois grouillant de vie, voire à une ancienne station-service désaffectée. D’autre part, c’est aussi un espace de vie, malgré les apparences. Le dicton « chassez le naturel, il revient au galop » lui colle à la peau, et on voit ci et là, la faune et la flore reprendre leurs droits, contraignant les aménageurs à composer avec celles-ci. Complexité à qualifier donc, mais aussi complexité technique, juridique, financière et économique. Enfin, depuis 2018 lors de l’adoption du Plan Climat et la volonté affichée par Nicolas Hulot, alors Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire d’en venir à bout de l’étalement urbain et de la consommation du foncier agricole et naturelle, les friches sont aujourd’hui de formidables leviers de développement pour les territoires. En effet, la politique du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) va fondamentalement rebattre les cartes de l’aménagement et de l’attractivité du territoire.
SEBL Grand Est, aménageur de la Région Grand Est, s’inscrit naturellement dans cette nouvelle dynamique. Depuis 2017 notamment, le volet Transition Energétique du Plan Stratégique d’entreprise, décidée par son conseil d’Administration, est le pivot du développement de la SEM. Il intègre des objectifs concrets en matière d’économie circulaire et d’Écologie Industrielle Territoriale, ou encore de rénovation énergétique du patrimoine bâti des collectivités. C’est dans cet élan qu’elle a décidé voilà quelques mois de présenter ses opérations de revitalisation. Pour Thierry Hory, Président de la SEM (société d’économie mixte), « La volonté de préparer les mutations de l’aménagement du territoire en fonction des impératifs de la transition écologique expliquent l’implication croissante de SEBL Grand Est dans de nombreux projets relevant de ces objectifs ». Pour mieux s’y préparer, la SEM a procédé à des formations de son personnel opérationnel afin d’accroître son niveau de compétences mais a également recruté des spécialistes issus par exemple du Ministère de la Transition Ecologique ou encore de l’Etablissement Public Foncier Grand Est, avec lequel elle travaille en étroite collaboration sur de nombreuses friches.